À son apogée, la famille d’Avalos détenait près de trente titres et seigneuries, s’étendant de Pescara à Isernia. Le mariage de Cesare Michelangelo d’Avalos avec Ippolita d’Avalos di Troia, fille de Giovanni d’Avalos d’Aquino, prince de Troia, permit de réunifier les branches abruzzaise et pouilleuse de la lignée. Grâce à cette alliance, il devint l’un des féodaux les plus puissants du Royaume de Naples, tant par l’étendue de ses terres que par la prospérité de ses revenus fonciers.
Au début du XVIIIe siècle, le royaume, sous domination espagnole et administré par le vice-roi, le comte de Medinaceli, entra en crise après la mort sans héritier du roi Charles II. Une guerre de succession entre les Habsbourg d’Autriche et les Bourbons de France semblait inévitable.
Opposé au vice-roi et à une partie de la noblesse favorable aux Bourbons, Cesare Michelangelo d’Avalos prit le parti des Habsbourg.
Anticipant un conflit, il acquit en 1700 le château Caldoresco et entreprit sa fortification en y ajoutant de nouveaux fossés ainsi qu’une tour cylindrique, toujours visible aujourd’hui.
À la mort de Charles II, il soutint la conspiration de Macchia, une tentative avortée de plusieurs nobles napolitains pour renverser le parti bourbonien. Découverte, la conspiration entraîna l’arrestation et l’exécution de ses instigateurs. Bien que n’ayant pas pris part aux actions militaires, Cesare Michelangelo fut déclaré rebelle par le nouveau roi Philippe V. Contraint de fuir Vasto précipitamment le 29 octobre 1701 pour échapper à l’arrestation, il laissa derrière lui son épouse, Ippolita, qui trouva refuge dans un couvent de clarisses avant de pouvoir le rejoindre plusieurs mois plus tard.
Dans un premier temps, les marquis du Vasto trouvèrent asile auprès du pape Clément XI, mais durent quitter Rome lorsque le pontife se rallia aux Bourbons. Le 18 mars 1702, Cesare Michelangelo fut condamné à mort sur dénonciation du cardinal français de Forbin-Janson.
Il s’engagea alors dans l’armée impériale autrichienne avec le grade de commandant. Pour l’empereur Léopold Ier, le marquisat de Vasto représentait un enjeu stratégique dans la guerre opposant l’Espagne et la France à la Grande-Bretagne, aux Provinces-Unies et au Saint-Empire romain, réunis au sein de la Grande Alliance.
Toutefois, en raison de son manque d’expérience militaire, Cesare Michelangelo fut rappelé à Vienne, où il vécut à la cour des Habsbourg. Il y fut élevé au rang de prince du Saint-Empire romain et, lorsque Charles III de Habsbourg accéda au trône d’Espagne en 1705, il fut nommé ambassadeur auprès de son père, l’empereur Léopold Ier.
Le retrait de l’Angleterre de la Grande Alliance en 1707 prolongea la guerre de Succession d’Espagne jusqu’en 1713. Par le traité d’Utrecht, les Habsbourg durent renoncer à l’Espagne mais conservèrent le Royaume de Naples, où Charles d’Autriche, devenu empereur sous le nom de Charles VI, imposa son autorité.
Réhabilité et rétabli dans ses biens, Cesare Michelangelo regagna alors Vasto avec l’ambition de faire de la ville « l’Athènes des Abruzzes« . Il y vécut dans un faste éclatant jusqu’à sa mort en 1729.
Le retour des Bourbons sur le trône de Naples en 1730 précipita le déclin des possessions des d’Avalos. De nombreux fiefs furent confisqués ou vendus. Une partie des titres fut toutefois reconnue en 1743 à son petit-fils, Giovan Battista d’Avalos, issu de la branche pouilleuse de la famille. Pourtant, la mémoire de Cesare Michelangelo sombra peu à peu dans l’oubli, au point qu’aujourd’hui, l’emplacement exact de sa sépulture demeure inconnu.